Envie de Rien, Besoin de ... Manger

Publié le par Lulu


J'ai vraiment honte de certaines choses que je vais écrire dans cet article mais il me semble important de les citer. La boulimie, c'est le combat de toute une vie. Même si les crises peuvent être parfois espacé de plusieurs années, l'obsession elle ne nous quitte jamais vraiment.


On peut être brillant, fabuleusement créatif, et, en même temps, avoir au fond de soi un sentiment de vide extrêmement oppressant au point de ne rien pouvoir faire d'autre que manger.

  • Un trou invisible situé dans notre ventre que personne ne peut voir et que nous sommes le seul à sentir.
  • Un trou qui nous fait mal, qui nous détruit et qui nous obsède.
  • Ce vide qui s'étend à chaque fois que l'on se sent énervé, angoissé, désespéré, stressé ou dépassé par les évènements.
  • Ce vide que l'on n'arrive jamais à combler dans notre personnalité.
  • Ce sentiment de n'être que rarement connecté aux autres, même à ceux qu'on aime.
  • Ce sentiment d'être comme une toxico en manque, sauf que ma drogue est légale et que tout le monde en consomme autour de moi.


Cette obsession qui nous submerge en permanence, du matin au soir, et qui nous gâche la vie. Même quand on la combats et que que l'on arrive à surmonter nos crises, l'obsession elle, elle est toujours là, elle ne nous quitte jamais.

Bien-sûr aujourd'hui vous ne trouverez plus de nourriture cacher sous mon lit, dans ma table de nuit ou dans mon armoire. Vous ne me verrez plus en pleine nuit essayer de mordre la chaîne et le cadenas que ma mère était obligée de mettre autour du frigo pour ne pas que je le vide pendant son sommeil.Vous ne me trouverez plus cachée dans le bac à douche mangeant des bouillons cubes et buvant de la vinaigrette,parce que c'était la seule chose qu'elle avait laissé à ma portée pensant que ça quand même je ne le mangerai pas.Vous ne me verrez plus entrain de piquer de la nourriture dans les super-marchés tout ça parce que ma journée c'était mal passé. Vous ne me trouverez plus enfermée dans la cave entrain de compter les lardons, les pommes dauphines, et les poissons panés dans le congélateur pour savoir combien je pouvais en piquer et en manger tels quels sans que ma mère puisse sans rendre compte.Vous ne me verrez plus non plus dans la grange de mon voisin entrain de chercher dans la paille les pots de conserves de confitures et de ratatouille que j'avais caché pour me baffrer(le terme convient bien vu que j'ouvrais le pot, j'en vidais une partie dans ma bouche et ce qui restait au fond je le raclais avec les mains) en cachette en faisant mine que j'allais jouer dehors. Et vous ne me verrez plus passer des heures à pleurer devant un placard rempli de nourriture fermé à clé.


Par contre quand ma famille n'est pas là, que je suis chez elle et que je fais une crise. Vous me trouverez entrain d'ouvrir le plateau de fromages et de piquer une lichette de chaque fromage ou vous me verrez dans le sellier, entrain de manger 3 ou 4 biscuits apéritifs dans chaque paquet. Chez moi, vous pourriez me retrouver allongée avec mon pc dans mon lit entourée d'emballages vides (de hamburgers, de croque-monsieurs, de carottes râpées, de biscuits), des bacs de 1l de sorbet au citron vide et des boîtes de pastilles rennie vide aussi pour lutter contre les brûlures d'estomac (Si vous me voyez dans cet état de délabrement, je vous donne l'autorisation d'ouvrir les volets de ma chambre, de me foutre une paire de claques et de m'emmener prendre l'air).

Ce que je vous raconte là, ce n'est pas facile à écrire vous savez. Il y a très peu de personnes à qui j'en ai parlé, pourquoi ? Parce que j'ai honte, et que ça n'a rien à voir avec la honte que je peux ressentir quand je fais la conne pour faire rire mes amis. Mais si je me suis forcée à vous raconter tout ça en détail, c'est pour que vous réalisiez à quel point la boulimie est une maladie grave même mortelle dans certains cas.

Quand je vois qu'il y a des petits cons qui pensent que la boulimie c'est un synonyme de gourmandise,et que pour la combattre c'est qu'une question de volonté, je peux vous dire que ça ne me fait pas rire du tout. Je suis désolée, la personne qui va lècher sa cuillère de nutella après s'être fait deux tartines pour son goûter, ça c'est de la gourmandise, la personne qui va manger le pot de nutella dans son après-midi, qui va entamer le suivant pour le mettre au même niveau que l'ancien et faire croire à ses parents que non ils n'en avaient pas racheté, ça c'est de la boulimie.

Il m'arrive de passer plusieurs semaines sans faire de crises. Par contre, il ne se passe pas une journée sans que je ne sois obligée de lutter pour ne pas craquer.Aujourd'hui, ma famille pense que je suis totalement guérie, c'est ce que je me force à leur faire croire mais au fond de moi, je sais que je ne le suis pas.

L'addiction boulimique est un trouble du comportement tellement envahissant, tellement aliénant, qu'il faut la combattre toute sa vie. Une thérapie pourra vous permettre de trouver les causes de votre boulimie et de limiter le nombre de crises mais elle n'enlèvera jamais cette obsession de votre tête.



"Avoir toujours envie de tout ou de rien. Juste ce besoin irrépréssible de manger, de dormir et d'être tranquille pour oublier que je me se sent incomplète."
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B
<br /> Ouawww...Je suis choquée.<br /> C'est exactement ce que je ressens, à une échelle moindre, mais j'ai tout le temps envie de manger, manger, manger, et je grossis, et ca me dégoute, parce qu'à la base je suis une fille assez fine<br /> qui regarde toujours son poids mais je ne peux rien faire pour m'empêcher de manger.<br /> Par exemple, en 1 heure, aujourd'hui, pour le goûter, jai mangée un kinder pingui, un perle de lait, un Kit-Kat, au moins 3 tranches de fromage et 4 tranches de pain, un chocolat froid, et j'en<br /> oublie plein...C'est comme ca tous les jours.J'ai mal au ventre, j'ai plus faim du tout mais je peux pas m'empêcher de manger, c'est affreux. J'ai l'impression que je suis un gros porc qui se<br /> goinfre par pur gourmandise mais c'est plus que cela, c'est un manque, un besoin permanent de nourriture. Ca a commencé il y a peu de temps mais c'est de pire en pire. Ma famille commence à penser,<br /> et moi avec, que je suis dépressive. A 14 Ans. Est-ce que ces deux choses, mon " goinfrage " et mon état dépressif, (avec les idées suicidaires, le "taillage " de veines et tout le tralala qui va<br /> avec), pourrait être en rapport l'une avec l'autre ?<br /> Comprenez-moi, je ne m'apitoie pas sur moi-même, je détaille juste le plus possible pour avoir une réponse.<br /> Est-ce que mon état serait une forme de boulimie ? Si non, est-ce-que ca pourrait le devenir ?<br /> <br /> Je vous admire de tous les efforts que vous devez fournir. Si vous voulez bien me répondre, merci de le faire par message sur<br /> http://sxy-and-sensual-eyes.skyrock.com/<br /> <br /> Merci infiniment de votre réponse.<br /> <br /> <br />
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K
Pfff, Lud !! Je ne sais même pas quoi écrire. J'ai lu cet article et je ne me sent même pas d'apprécier les autres. Quand on a eu cette discutions par rapport a ce que je ressentais, bah, tu as su écrire tout, tout ce que je ressent. <br /> J'ai ri, tout en ayant les larmes aux yeux.<br /> J'ai ri par ce que j'ai de la bouffe (enfin ce qu'il en reste) tout autour de moi. Et que j'ai une sensation de terrible soulagement du fait d'avoir manger tout ces trucs, mais en même temps j'ai autant de culpabilité. <br /> C'est très dur. Depuis toute petite je fais des crises, toujours! Tu as dit des choses qui m'ont fait penser a tout ce que je faisais, planquer des gâteaux sous le lit et tout faire pour pas que les parents ne s'en rendent comptes. Moi aussi je comptais tout !! Franchement, ça me donne envie de pleurer de voir la façon dont ça nous fait réagir cette connerie !!! En même temps je réalise qu'on n'est jamais vraiment heureux, même le fait d'être avec quelqu'un qu'on aime, ou quoi que se soit d'autre. Ce qui nous rend vraiment heureux c'est la bouffe, mais pas dans le bon sens! C'est terrible, c'est tellement dur de ce dire ça !<br /> Les gens pensent qu'on va avoir un déclic, bah moi ça doit faire 15ans que je l'attend, les 3/4 de ma vie.<br /> J'arrête la par ce que je pleure comme une madeleine.<br /> En tout cas merci, d'avoir dit ça, merci.<br /> Désolée, si tout ce que j'ai écris semble parfois un peu incohérent, mais j'ai tout balancer comme ça!<br /> Encore merci, merci !
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L
<br /> <br /> Si j’ai su écrire ce que tu ressentais sur ce sujet, c’est probablement parce que je ressens un peu les mêmes choses que toi. Comme tu l’as si bien dit l’on se ressemble sur certains points.<br /> Il ne faut pas que tu culpabilises ma Camillette, tu te sentais mal (et ça malheureusement c’est des moments qui ne se choisissent pas), et le seul moyen que ton corps connait pour se sentir<br /> mieux est de se goinfrée. Je sais que c’est dur mais essaye de l’accepter de te dire que c’était une crise, que tu as bien mangé et que maintenant tu te sens mieux. Parce que si tu culpabilises<br /> trop, tu vas te sentir à nouveau très mal et tu risques d’en refaire etc … Après ça devient un cercle vicieux. Enfin tu connais ça autant que moi.<br /> Je ne pense pas que la nourriture me rend vraiment heureuse, si c’était le cas, je ne culpabiliserai pas de me goinfrer. Si c’était le cas, ça voudrait  aussi dire que je suis heureuse de me<br /> détruire et  c’est tout l’inverse. Je ne pense pas être maso à ce point là.<br /> <br /> Idem, le déclic ça fait longtemps que je l’attends, tellement longtemps que je désespère qu’il arrive un jour. Peut-être que si nous n’arrivons pas à être heureux, même quand on est avec<br /> quelqu’un qu’on aime, c’est parce qu’au fond on ne doit pas assez s’aimer nous même. Je m’aime bien mais apparemment pas assez pour ne pas me faire du mal.<br /> <br /> /Me envoie un mouchoir virtuel tout doux à Camille pour qu’elle puisse sécher ses larmes, une dose de courage virtuel (mais efficace) pour qu’elle ramasse tout le reste de nourriture qui traîne<br /> autour d’elle, et un doudou virtuel qui lui tienne compagnie jusqu’à ce qu’elle trouve le sommeil.<br /> <br /> <br /> <br />